Entre assassinats et arrestations des journalistes, actes de vandalisme envers certains médias et menaces de toutes sortes, la liberté de la presse ne vit pas ses belles heures au Cameroun comme le rappelle Reporters Sans Frontière qui classe le pays parmi les plus dangereux pour la pratique du journalisme. 

La journée du 3 mai dédiée à la presse 

 

La journée internationale de la liberté de la presse est célébrée chaque année le 3 mai pour mettre en évidence l’importance fondamentale de la liberté de la presse et rappeler aux gouvernements leur devoir de respecter et de protéger ce droit fondamental. Cette journée est l’occasion de promouvoir la liberté d’expression, de rendre hommage aux journalistes courageux qui risquent leur vie pour informer le public, et de souligner les défis auxquels la presse est confrontée dans de nombreux pays. La liberté de la presse est un pilier essentiel de toute société démocratique. Elle permet aux médias d’agir comme un quatrième pouvoir indépendant, de tenir les gouvernements et les institutions responsables de leurs actes, et de fournir des informations cruciales au public. Les médias libres et indépendants jouent un rôle crucial dans la diffusion d’informations, la lutte contre la désinformation, la promotion du débat public et la protection des droits de l’homme. Cependant, la réalité est que la liberté de la presse est souvent menacée dans de nombreux pays à travers le monde. Les journalistes sont régulièrement ciblés, harcelés, emprisonnés, voire tués pour leur travail. Les gouvernements autoritaires restreignent l’accès à l’information, contrôlent les médias et utilisent la censure pour étouffer la voix des journalistes et des médias indépendants.

La célébration offre une plateforme pour dénoncer ces atteintes à la liberté de la presse, pour sensibiliser l’opinion publique et pour demander des réformes et des mesures concrètes pour garantir la liberté de la presse. Des événements, des conférences, des débats et des campagnes sont organisés dans le monde entier pour souligner l’importance de ce droit et pour appeler à son respect.

 

En effet, il est crucial que les gouvernements et les institutions internationales reconnaissent l’importance des droits des journalistes et garantissent leur protection. Cela implique de mettre fin à l’impunité des attaques contre ces derniers, de promouvoir des lois favorisant la liberté d’expression et la protection des journalistes, et de favoriser un environnement propice à un journalisme indépendant et pluraliste. En célébrant la journée internationale de la liberté de la presse, l’on rend hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie ou qui ont été persécutés pour leur travail, et nous exprimons notre solidarité envers tous les journalistes qui continuent de lutter pour la vérité. La journée du 3 mai réaffirme la volonté selon laquelle des médias libres et indépendants sont essentiels pour construire des sociétés démocratiques, inclusives et transparentes.

 

Historique de la célébration de la liberté de la presse 

La célébration de la journée internationale de la liberté de la presse remonte à 1993, lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mai comme la date officielle pour commémorer cette journée. Cette décision a été prise pour mettre en avant l’importance de la liberté de la presse et pour rappeler aux États membres de l’ONU leur devoir de respecter et de promouvoir ce droit fondamental. L’idée de créer une journée dédiée à la liberté de la presse est née lors d’une conférence générale de l’UNESCO qui s’est tenue en 1991 à Windhoek, en Namibie. Les participants de cette conférence ont adopté la Déclaration de Windhoek, un document historique qui mettait en avant l’importance de la liberté de la presse dans le développement démocratique et économique des pays. La proclamation de la journée internationale de la liberté de la presse le 3 mai a été largement soutenue par la communauté internationale, y compris par les organisations de presse, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. Depuis lors, cette journée est célébrée chaque année dans de nombreux pays du monde entier.

 

Chaque année, la journée internationale de la liberté de la presse a un thème spécifique qui met en évidence une problématique particulière liée à la liberté de la presse. Ces thèmes varient d’une année à l’autre et peuvent aborder des questions telles que la sécurité des journalistes, la lutte contre la désinformation, la liberté d’expression en ligne, la protection des sources journalistiques entre autres. La célébration de cette journée se fait à travers divers événements, conférences, séminaires, expositions et campagnes de sensibilisation organisés par les gouvernements, les organisations de médias, les ONG et les institutions internationales. Ces activités visent à promouvoir la liberté de la presse, à sensibiliser l’opinion publique aux défis auxquels les journalistes font face et à encourager des réformes législatives et politiques pour garantir la liberté de la presse. L’objectif ultime de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse est de renforcer la protection des journalistes, de promouvoir un journalisme indépendant et pluraliste, et de faire progresser la liberté d’expression dans le monde entier. 

 

La liberté de la presse et le Cameroun, loin d’être une histoire d’amour 

 

Le Cameroun fait face à de graves problèmes en ce qui concerne la liberté de la presse, comme le souligne Reporters Sans Frontière (RSF). Le pays est classé parmi les plus dangereux pour la pratique du journalisme en raison de la persécution, des arrestations et des actes de violence perpétrés à l’encontre des journalistes. Les journalistes au Cameroun sont confrontés à de nombreux défis et risques lorsqu’ils exercent leur métier. Les actes de violence physique, les menaces, les intimidations et les arrestations arbitraires sont monnaie courante. Les reporters qui tentent de couvrir des sujets sensibles, tels que les abus des droits de l’homme, la corruption ou les tensions politiques, sont particulièrement exposés à ces risques. Les assassinats de journalistes sont également une réalité tragique au Cameroun. Des professionnels des médias ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions, et les auteurs de ces crimes restent souvent impunis. Ces actes de violence ont un impact profond sur la liberté d’expression et la liberté de la presse dans le pays, car ils créent un climat de peur et d’autocensure chez les journalistes. 

 

Des voix et des plumes brutalement tués

 

Parmi les cas les plus récents, on note l’assassinat odieux du journaliste de la radio Amplitude FM Martinez Zogo en janvier 2023. L’animateur de l’émission Embouteillage, a été torturé, mutilé et son corps sans vie a été déposé en périphérie de Yaoundé. Comme lui, Anye Nde Nso a été tué durant ce mois de mai dans la ville anglophone de Bamenda. Ces exemples sont loin d’être des cas isolés. En outre, certains médias font également l’objet d’actes de vandalisme et de destruction de leurs installations. Les locaux de journaux et de stations de radio ont été attaqués et saccagés, entraînant une interruption de leur activité et limitant leur capacité à informer le public de manière indépendante. Les autorités camerounaises sont régulièrement critiquées pour leur manque de respect de la liberté de la presse et leur répression des voix dissidentes. Les journalistes sont souvent harcelés, arrêtés et détenus sans fondement légal, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

 

Dans ce contexte difficile, les journalistes et les organisations de défense de la liberté de la presse continuent de lutter pour faire respecter leurs droits et promouvoir un environnement propice à un journalisme libre et indépendant au Cameroun. Des efforts sont déployés pour sensibiliser l’opinion publique, mobiliser la communauté internationale et mettre en place des mécanismes de protection pour les journalistes comme le réclame plusieurs syndicats de la profession. 

 


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